L'apport des théories métacognitives à l'étude d'autorégulation chez les conducteurs âgés

MOTAK

Type de document
THESE
Langue
francais
Auteur
MOTAK
Résumé / Abstract
Actuellement, un intérêt considérable est accordé à l'étude de l'autorégulation chez les conducteurs âgés. Cette thématique s'inscrit dans la lignée des recherches à propos de la sécurité des conducteurs âgés. Il devient évident que le nombre de conducteurs âgés ne cessera de croître dans les années à venir, et pour certains, une augmentation du nombre de conducteurs âgés pourrait entraîner une augmentation des taux d'accidents mortels sur la route. En contrepartie, à l'exception de certaines sous-populations particulièrement à risque telles les personnes atteintes de troubles neuro-dégénératifs, les conducteurs âgés ont dans leur majorité des taux d'accident inférieurs aux conducteurs jeunes. A partir de ce constat, plusieurs auteurs déduisent que les conducteurs âgés doivent disposer des capacités à s'adapter à leurs déclins cognitifs de manière autonome, et encore d'autres observent qu'il existe en effet des liens positifs entre, d'une part, les taux d'évitement des situations de conduite dites difficiles, et d'autre part, les déclins cognitifs liés au vieillissement. La première étude vise à comparer les patterns d'autorégulation des conducteurs âgés à ceux des conducteurs jeunes. Nous constatons que les corrélations positives entre les évitements auto-déclarés des situations de conduite et le niveau des déclins cognitifs, auto-déclarés ou non, apparaissent notamment dans l'échantillon de conducteurs âgés et non pas dans celui des conducteurs jeunes. L'autorégulation par évitement des situations de conduite difficiles représente alors une stratégie d'autorégulation typique pour les conducteurs âgés, témoignant effectivement de leurs capacités à s'adapter de manière autonome. Or, le fait d'opérationnaliser l'autorégulation par le biais des corrélations entre les évitements auto-déclarés et les mesures du fonctionnement cognitif de l'individu ne permet pas d'examiner la qualité d'autorégulation comportementale réelle, et encore moins de détailler les facteurs susceptibles d'influencer un tel comportement. Par ailleurs ces obstacles entraînent des difficultés lorsqu'il s'agit d'évaluer l'efficacité des programmes d'accompagnement existants. L'approche novatrice de notre thèse consiste alors à avoir recours à des conceptualisations proposées au sujet de l'autorégulation par les théories dites métacognitives, issues du domaine de l'apprentissage, et les études 2 et 3 de notre thèse sont conçues de sorte à, d'une part, définir le modèle d'apprentissage autorégulé le plus adapté pour être utilisé dans l'examen des capacités d'autorégulation des conducteurs âgés (étude 2), et d'autre part, à définir les éléments essentiels (ici indices métacognitifs) susceptibles de modifier - autant améliorer qu'empêcher - l'autorégulation comportementale en question (étude 3). Dans l'étude 2, nous opposons dans une seule expérience sur simulateur de conduite les prédictions de deux modèles métacognitifs d'apprentissage autorégulé, et vérifions sur des échantillons des conducteurs à la fois âgés et jeunes, lequel des deux modèles prédit le mieux les comportements d'autorégulation observés pendant la phase d'entraînement en temps limité. Après avoir constaté que le modèle de la zone proximale d'apprentissage (the Region of Proximal Learning framework) rend mieux compte des capacités d'autorégulation des conducteurs âgés que celui de la réduction de l'écart (the Discrepancy Reduction model), le premier modèle est maintenu comme paradigme expérimental pour l'étude 3. Dans la troisième étude, nous comparons les patterns d'autorégulation sur simulateur de conduite de deux groupes de conducteurs âgés, dont un soumis à la menace du stéréotype. Si cette dernière a été évoquée parmi les indices métacognitifs susceptibles d'influencer l'autorégulation des conducteurs âgés, nous nous apercevons qu'elle ne fait in fine que nuire lorsque l'autorégulation des âgés - jusqu'ici adaptée et stratégique - se retrouve sous son influence réduite à une autorégulation de toute évidence aléatoire, dépourvue du potentiel d'adaptation. Tout en comparant les résultats obtenus au travers des trois études citées précédemment, nous résumons que, d'une part, les conclusions étayées uniquement par des données auto-déclarées peuvent ne pas refléter les capacités d'autorégulation réelles des conducteurs âgés. D'autre part, il apparaît que pour les conducteurs - et probablement pas seulement les âgés - les comportements d'autorégulation s'appuient sur des indices internes, i.e. sur leurs propres expériences de la difficulté, et que le fait de vouloir les instruire à l'aide d'indices extrinsèques, i.e. représentant une source identique à celle du stéréotype du conducteur âgé, puisse mener davantage à une réduction des capacités d'autorégulation qu'à leur supposée amélioration. Métacognition, autorégulation, vieillissement, zone proximale d'apprentissage, réduction de l'écart, menace du stéréotype, sécurité routière. SS la dir Bougeant JC., Huet N., Gabaude C.
Editeur
Université Lyon Lumière 2 ; Ifsttar

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