Strasbourg et le modèle urbain rhénan
GALLEZ
Type de document
CHAPITRE D'OUVRAGE (CO)
Langue
francais
Auteur
GALLEZ
Résumé / Abstract
Capitale politique, économique et culturelle de l'Alsace, Strasbourg, du fait de sa situation transfrontalière, a longtemps été disputée par la France et l'Allemagne. Le fonctionnement institutionnel, l'organisation sociale, la culture, le paysage urbain strasbourgeois sont marqués par les influences allemandes héritées des périodes de rattachement à l'Empire germanique puis au IIè Reich (entre 1871 et 1918). On retrouve dans la physionomie de la ville les traces de cette histoire, par exemple dans le quartier de la Neustadt, qui fut construit durant la période de forte croissance démographique de la fin du XIXè siècle, afin d'accueillir l'arrivée massive d'immigrants venant d'Allemagne. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Strasbourg a été choisie pour accueillir le siège du tout nouveau Conseil de l'Europe. Ce geste politique de portée hautement symbolique - la ville autrefois source de conflit devient un symbole de la réconciliation franco-allemande - va influencer durablement la stratégie de développement économique et les politiques d'équipement et d'aménagement de l'agglomération strasbourgeoise. Les maires successifs, de Pierre Pfimlin à Fabienne Keller, n'auront de cesse de revendiquer ce statut de capitale européenne auprès de l'État français et de le défendre face aux demandes récurrentes adressées par un grand nombre de députés européens pour déplacer le siège du Parlement européen à Bruxelles. La situation géographique de Strasbourg au sein d'un réseau de villes françaises, allemandes et suisses, sa structuration urbaine périphérique, sa politique volontariste en faveur des modes alternatifs à la voiture particulière renvoient au « modèle urbain rhénan », en d'autres termes à une organisation urbaine polycentrique, au sein de laquelle les villes fonctionnent en complémentarité plus qu'en concurrence, et favorisent un usage mixte des modes de transport. À cela s'ajoute le fait que Strasbourg est une des quatre villes françaises - avec Bordeaux, également étudiée dans le cadre de cette recherche - à avoir été dotée en 1966 d'une communauté urbaine, forme d'organisation intercommunale aux compétences intégrées, notamment en matière d'aménagement de l'espace, de gestion de la voirie et d'organisation des transports publics. Le cas strasbourgeois apparaît donc comme un terrain pertinent pour mettre à l'épreuve un certain nombre de critères (géographiques, culturels, institutionnels) habituellement considérés comme étant favorables - sinon nécessaires - à la coordination des politiques d'urbanisme et de transport.
Editeur
INRETS