Accidents sur pistes cyclables
GOLDBERG ; GAZERES
Type de document
RAPPORT
Langue
francais
Auteur
GOLDBERG ; GAZERES
Résumé / Abstract
L'étude a pour but d'apprécier l'efficacité des pistes cyclables du point de vue de la sécurité routière. Elle porte sur 171 sections de routes nationales bordées de pistes cyclables, d'une longueur totale de 480 km et sur 126 sections témoins contiguës aux sections précédentes, mais non bordées de pistes cyclables (longueur totale 355 km). Les statistiques d'accidents utilisées sont celles de l'année 1960 pour laquelle un recensement général de circulation sur les routes nationales permet d'évaluer les parcours effectués par les différentes catégories de véhicules sur les sections envisagées. Le nombre d'accidents corporels impliquant un cycliste ou un cyclomotoriste s'élève à 813 pour les sections étudiées et à 546 sur les sections témoins. Toutes les sections sont situées en agglomérations ou au voisinage de zones urbaines. Hors intersection le taux d'accidents corporels impliquant des cycles et cyclomoteurs est plus élevé de 25% sur les sections comportant des pistes cyclables que sur les sections n'en comportant pas; mais le taux d'accidents mortels paraît être au contraire plus faible de 25%. L'augmentation du nombre d'accidents corporels est entièrement due à la concentration des cyclomoteurs sur les pistes, qui conduit à une forte recrudescence des collisions entre cyclomoteurs, de cyclomoteurs contre piétons, et, pour les pistes à double sens, des collisions entre cycles et cyclomoteurs. Aux intersections, la présence de pistes diminue la fréquence des accidents de cycles et cyclomoteurs. Le pourcentage de réduction peut être évalué à 30 % lorsque des pistes à sens unique sont aménagées de part et d'autre de la voie principale. Cette réduction, assez inattendue, porte essentiellement sur les collisions entre véhicules suivant la route et cyclistes ou cyclomotoristes effectuant un tourne à gauche; la séparation entre piste et chaussée empêche ces derniers d'obliquer sans précautions. En revanche les pistes tendent à augmenter les risques de collision entre usagers de ces pistes poursuivant leur route au-delà de l'intersection et véhicules tournant à droite dans la voie secondaire. L'effet global est néanmoins nettement bénéfique. L'étude conduit aux recommandations suivantes : - Les pistes à double sens de circulation devraient être doublées pour permettre une exploitation à sens unique de deux voies spéciales, de part et d'autre de la chaussée. - Le maintien d'une séparation physique entre piste et chaussée paraît préférable à une simple ligne peinte délimitant sur chaussée élargie une bande réservée aux cycles et cyclomoteurs. - Si la limitation de vitesse imposée aux cyclomoteurs par construction s'avérait insuffisante pour réduire leur taux d'accidents, il pourrait y avoir lieu d'interdire les dépassements sur piste cyclable. - Aux intersections, une déviation de la piste s'écartant de la chaussée qu'elle longe paraît préférable à la suppression de la séparation entre chaussée et piste parfois préconisée. Si une telle suppression était envisagée, il faudrait la faire débuter avant l'intersection, à une distance telle que les manoeuvres d'entre-croisement soient aisées. - Les fins de piste, lorsqu'elles sont raccordées à la chaussée, doivent l'être très progressivement.
Editeur
ORGANISME NATIONAL DE SECURITE ROUTIERE - ONSER