Ce que les métropoles nous cachent : un examen des disparités spatiales de croissance de l'emploi en France entre 1999 et 2012
Ce que les métropoles nous cachent : un examen des disparités spatiales de croissance de l'emploi en France entre 1999 et 2012
Mimeur ; Poinsot ; Proulhac ; Ruault ; TERRAL
Type de document
COMMUNICATION AVEC ACTES INTERNATIONAL (ACTI)
Langue
français
Auteur
Mimeur ; Poinsot ; Proulhac ; Ruault ; TERRAL
Résumé / Abstract
De plusieurs points de vue, la métropolisation donne le sentiment d'être un mouvement emportant tout sur son passage qui structure fortement les économies régionales, mais plus sûrement encore les représentations que l'on s'en fait. Les métropoles s'affirment peu à peu comme le nouveau dénominateur commun de l'analyse et de la conduite de politiques régionales. Les plus récentes analyses sur leur pouvoir de polarisation ne disent pas l'inverse et annoncent même une accentuation du phénomène dans l'avenir (Lainé, 2017). Ce renforcement des métropoles vient enfin de la poursuite des mesures de décentralisation en France et, avec la loi Maptam, de l'octroi d'un statut de droit public aux métropoles, les rendant désormais incontournables danse la construction politique de nos territoires (Vanier, 2013).Il existe peu de voix pour contester cette mise en ordre de marche de nos territoires, mais il reste encore des questions sur la façon dont la métropolisation peut se mesurer, les formes et les contours que les métropoles peuvent prendre ou encore sur l'effet d'ombre que ces dernières peuvent produire quant aux autres évolutions qui agissent et qui différencient nos territoires, en parallèle (Bouba-Olga et Grossetti, 2015). Forceest de constater que la métropolisation demeure très largement un phénomène spatial non délimitée que l'on aborde au travers de mailles statistiques qui ne sont pas toujours bien taillées pour répondre à ce besoin. Ce point est important car la définition de ce qui fait le dedans et le dehors s'en trouve modifié. En outre, le creusement des différentiels de croissance n'est pas une signature propre aux métropoles ; ces différentiels se reproduisent à différentes échelles qui chacune à leur manière éclairent les dynamiques spatiales qui font ou défont nos territoires. Tous ces éléments sont à l'origine de cette proposition de communication.Elle part de l'hypothèse que la métropolisation est fort probablement un processus à géométrie variable, qu'elle donne certainement à voir des réalités spatiales et économiques variées selon les situations régionales, et qu'elle ne condamne pas de façon systématique tous les territoires et toutes grilles d'analyse qui sortent de l'orbite métropolitaine. C'est du moins ce qu?on pouvait déduire de travaux antérieurs (Shearmur, Terral et Polèse, 2013). Si cette approche, plus spatiale qu'économique, se défend dans les débats actuels, c'est que la tendance actuelle est à une politisation et à une « géographisation » croissantes des problèmes de développement des territoires (Béhar, 2013). C'est pourquoi il existe un réel enjeu à apporter des réponses précises à l'évolution des frontières des phénomènes à l'oeuvre.