Modelling of sound propagation in forests using the transmission line matrix method
CHOBEAU
Type de document
THESE
Langue
anglais
Auteur
CHOBEAU
Résumé / Abstract
Prévoir l'impact d'une forêt sur les niveaux acoustiques reste actuellement un enjeu majeur pour la communauté de l'acoustique environnementale. Les méthodes d'ingénierie en place, notamment utilisées pour la cartographie acoustique, ne permettent pas actuellement de prévoir les niveaux propagés au travers d'espaces végétalisés tels qu'une forêt. Ces espaces sont pourtant souvent garants d'une certaine biodiversité, et ils peuvent également prétendre au statut de zone calme telle que défini par la directive européenne 2002/49/EC.
Les trois principaux phénomènes acoustiques propres au milieu forestier sont l'absorption due à la présence d'un sol multi-couche typique en forêt (litière et humus) ; la diffusion multiple due à la présence d'obstacles tels que les troncs, branches ou feuilles ; et les effets micro-météorologiques rattachés aux variations des gradients de vitesse de vent et de température en présence de forêt. Parmi les méthodes numériques de référence, la méthode des lignes de transmission (TLM) est une méthode temporelle déjà éprouvée dans le cadre de simulations de propagation acoustique sur de grandes distances. De plus, le principe de la méthode TLM pour l'étude de la propagation acoustique en présence de forêt semble particulièrement adapté, notamment pour la modélisation de phénomènes acoustiques tels que la diffusion.
La première nécessité pour l'adaptation de la méthode TLM aux simulations acoustiques sur de grandes distances est la définition de couches absorbantes per- mettant de tronquer efficacement le domaine d'étude sans introduire de réflexions parasites. Les couches absorbantes existantes sont basées sur une approche empirique visant à atténuer progressivement l'onde sortante entre chaque noeud du maillage TLM jusqu'à extinction de l'onde. Cette solution reste numériquement coûteuse car elle requiert des épaisseurs de couche significatives. À partir de l'étude théorique des couches absorbantes parfaitement adaptées (PML), deux formulations approchées ont été proposées. La formulation retenue est rigoureusement équivalente à l'équation de propagation des ondes amorties, et se traduit dans la méthode TLM par l'introduction et l'optimisation d'un terme de dissipation. Il est montré qu'après optimisation la formulation proposée est plus performante que la meilleure des solutions actuelles sur une large gamme d'angles d'incidences.
L'étape suivante consiste à vérifier la capacité de la méthode TLM à modéliser les phénomènes de diffusion. L'observation de la diffusion simple par un obstacle circulaire en 2D, puis par un cylindre placé perpendiculairement à un sol impédant (3D) montre que la méthode TLM est en bon accord à la fois avec les solutions ana- lytiques et des mesures réalisées sur maquette. La diffusion multiple est également validée en 2D par comparaison avec les solutions analytiques, puis par comparai- son avec des mesures effectuées sur maquette pour le cas 3D. Dans l'ensemble les résultats confirment la capacité de la méthode TLM à modéliser les phénomènes de diffusion. Par ailleurs, l'une des originalités introduite dans cette thèse réside dans le placement des éléments diffuseurs, à partir de lois de distribution aléatoire et de Gibbs, permettant ainsi de définir des répartitions proches de celles rencontrées en forêt.
Dans un premier temps, l'étude paramétrique de la propagation d'ondes acoustiques à travers plusieurs distributions de cylindres a permis d'étudier l'influence de la densité des arbres, de la longueur de la forêt, de la répartition des cylindres et de l'absorption du sol sur la propagation acoustique. Il est ainsi montré que les répartitions aléatoire et en grappe (agrégats de diffuseur sur longueur déterminée) donnent des atténuations globales supérieures (2.5 à 3.0 dB supplémentaires) à celles obtenues avec des répartitions périodiques. Comme attendu, une augmentation de la densité ou de la longueur de la forêt tend à augmenter l'atténuation globale. Par ailleurs, l'absorption due à l'effet de sol (introduite à partir des coefficients de réflex- ion) permet d'obtenir un gain d'atténuation d'environ 2 dB. Une étude de sensibilité des paramètres étudiés permettrait à l'avenir d'identifier clairement les paramètres morphologiques d'une forêt déterminants pour l'atténuation acoustique.