Comparaison des pratiques d’entretien des surfaces urbaines entre le bassin versant du Pin Sec (Nantes) et un écoquartier adjacent
DELAMAIN
Type de document
RAPPORT DE RECHERCHE
Langue
francais
Auteur
DELAMAIN
Résumé / Abstract
L’imperméabilisation, engendrée par l’expansion urbaine, accroît le ruissellement des eaux de pluie dans les villes. Ce phénomène affecte les écosystèmes en facilitant le transfert de polluants. La gestion des eaux de ruissellement dans les zones urbaines est donc un véritable enjeu.
Cette étude a pour objectif l’identification des sources de polluants en s’intéressant aux pratiques d’entretien des surfaces de deux sites nantais adjacents (bassin versant du Pin Sec et écoquartier Bottière Chénaie). Elle vise également à évaluer l’impact de la gestion alternative sur la qualité des eaux de ruissellement en se focalisant sur les métaux traces et les pesticides. Ces travaux, qui sont en liaison avec le projet INOGEV « Innovation pour une Gestion Durable des Eaux en Ville », s’inscrivent dans l’opération de recherche GDEP « Gérer Durablement les Eaux Pluviales en zones urbaines ».
Les résultats mettent en avant un changement de pratiques aussi bien chez les professionnels que chez les particuliers se traduisant par une diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires au profit de moyens naturels. Les structures publiques ont grandement participé à ce changement (Nantes Métropole, Ville de Nantes) en favorisant de nouvelles pratiques d’entretien des zones végétalisées en ville.
Malgré la présence d’ouvrages alternatifs (noue, toitures végétalisées, canal de recueil) sur l’écoquartier, la qualité des eaux de ruissellement est plutôt identique à celle du bassin versant du Pin Sec. Les mêmes métaux traces sont présents majoritairement sur les deux sites : Zinc, Strontium et Cuivre. Cependant, les eaux de l’écoquartier sont plus chargées en Strontium (47–94 µg L-1) par rapport au Pin Sec (34 µg L-1). Des matériaux contenant du chromate de strontium et utilisés spécifiquement dans l’écoquartier pourraient expliquer ces teneurs.
L’utilisation de pesticides par certains acteurs est à l’origine de la quantification du glyphosate et de son produit de dégradation (AMPA) sur les deux sites (0.2–0.6µg L-1).Des teneurs anormalement élevées en mecoprop (8 µg L-1) apparaissent dans les eaux issues des toitures végétalisées de l’écoquartier Bottière Chénaie. Elles proviendraient d’un agent anti-racine présent dans la couche bitumineuse d’étanchéité des toits (Bucheli et al, 1998; Eawag, 2009; Vialle et al, 2013; Wittmer et Burkhardt, 2009).