Un âge avancé est-il un facteur aggravant de la qualité de vie après un accident de la circulation routière ?
GRASSET
Type de document
RAPPORT DE STAGE
Langue
francais
Auteur
GRASSET
Résumé / Abstract
Introduction : En France comme dans la plupart des pays, on assiste à un vieillissement de la population qui a, entre autre pour conséquence, un nombre plus important de personnes âgées exposées au risque routier. La qualité de vie étant devenue une notion importante, au même titre que la santé, nous nous sommes intéressés à l’évaluation de celle-ci chez des victimes d’accident de la circulation routière. L’objectif de l’étude est de voir si les personnes âgées de 65 ans et plus expriment une plus mauvaise qualité de vie que les victimes plus jeunes. Méthodes : L’étude s’appuie sur les données des 886 personnes qui ont répondu au suivi à un an de la cohorte Esparr, une cohorte prospective de victimes d’accidents de la circulation routière dans le département du Rhône. La qualité de vie un an après l’accident a été évaluée par le questionnaire World Health Organisation Quality of Life dans la version qui comprend 26 items (WHOQOL-Bref). Les quatre dimensions du WHOQOL-Bref (physique, psychique, sociale et environnementale) ainsi que les deux items concernant la qualité de vie globale et la santé ont été analysé avec un modèle de Cox. Pour chacune des dimensions, une mauvaise qualité de vie a été retenue lorsque le score appartenait au 1er quartile de la distribution (25 % des scores les plus bas). Résultats : Dans l’analyse univariée, l’âge est associé à une mauvaise qualité de vie dans les dimensions physique, psychique et sociale et à une insatisfaction en termes de santé. Mais lorsque sont pris en compte les facteurs individuels, lésionnels et liés à l’accident, l’âge n’a plus d’effet sur l’évaluation d’une mauvaise qualité de vie ni d’une insatisfaction de la santé par les victimes. Un stress post-traumatique ainsi qu’une fatigue inhabituelle sont associés à une mauvaise qualité de vie dans chacune des quatre dimensions ainsi que sur la qualité de vie globale et la santé. La prise d’un traitement contre une maladie cardiovasculaire ainsi que la présence d’un trouble sensoriel annulent l’effet de l’âge observé lors de l’analyse univariée. Conclusion : Nos résultats suggèrent que les personnes âgées de 65 ans et plus ne présentent pas une plus mauvaise qualité de vie que les plus jeunes suite à un accident de la circulation routière lorsque sont pris en compte les facteurs liés à leur état de santé initial. Un âge avancé ne semble donc pas constituer un facteur aggravant de la qualité de vie après un accident de la circulation routière.