Cessons d'opposer rythmes individuels et rythmes collectifs

PRADEL

Type de document
ARTICLE SANS COMITE DE LECTURE (ASCL)
Langue
français
Auteur
PRADEL
Résumé / Abstract
L’individualisation grandissante de l’organisation des temps sociaux mènerait à l’affaiblissement des rythmes de la vie collective de naguère, voire à une crise du lien social. Mais si nos temps individuels sont désynchronisés et le lien social plus erratique, cela ne signifie pas que la vie collective ne puisse plus se structurer autour de rythmes communs. Plus qu’une disparition, nous serions face à une reconfiguration des rythmes sociaux autour de la figure de l’individu multi-appartenant et maitre de son agenda. Les rythmes collectifs s’expliquent alors par l’engagement choisi et programmé des acteurs dans des situations de coprésence située. Cet engagement qui se répète suivant les rencontres et l’ambiance sociale du rassemblement révèle un besoin persistant de lieux et de moments dédiés à la socialisation collective. À ce titre, le succès de fréquentation des événements festifs s’explique parce qu’ils signalent physiquement la possibilité du rassemblement et permettent l’expérience d’une sociabilité collective en décadrage avec la sérialité des rapports sociaux quotidiens. Derrière la socialisation événementielle s’esquisse la figure d’un lien social itératif et associationniste qui engendre des rythmes partagés.
Source