Réseaux de communication et territoires transfrontaliers en Afrique : les limites d'une intégration par le 'bas'
CHENEAU-LOQUAY ; LOMBARD ; NINOT
Type de document
COMMUNICATION AVEC ACTES NATIONAL (ACTN)
Langue
francais
Auteur
CHENEAU-LOQUAY ; LOMBARD ; NINOT
Résumé / Abstract
Des études récentes sur les régions périphériques et frontalières africaines montrent qu'elles sont le lieu d'une vie de relations et de circulations intenses où se réalisent au quotidien une 'intégration par le bas'. On suppose ainsi l'espace souple de l'échange, basé sur les réseaux sociaux où les frontières sont davantage des ressources que des obstacles, à l'espace figé de l'État dans ses limites et avec ses réglementations contraignantes. Dans le contexte géographique de la Guinée, de la Gambie, du Mali et du Sénégal, la question de l'ampleur réelle des échanges se pose dans la mesure où ces territoires périphériques se caractérisent par l'insuffisance ou la déficience des réseaux physiques, tout en regroupant des marchés de nature et de taille diverses dont certains ont un rôle économique considérable. Comment alors comprendre le paradoxe entre la force des échanges et la faiblesse des infrastructures ? Quand il n'existe pas de route goudronnée transverse aux frontières, que les pistes se dégradent faute d'entretien, que les téléphones sont rares, que les coûts réels du transport sont de deux à trois fois plus élevés qu'ailleurs dans le monde, le territoire de l'État ne fonctionne pas selon la conception du monde développé, comme un ensemble dont les infrastructures seraient le 'système nerveux', mais selon d'autres modalités qui tiennent à l'importance d'une économie populaire dominante, peu ou non enregistrée, qui assure la survie d'une population caractérisée par la pauvreté.