Alcoolisation des conducteurs et infractions à la vitesse : une enquête réalisée en France dans le Pas-de-Calais
BIECHELER-FRETEL ; FILOU ; PEYTAVIN
Type de document
ARTICLE A COMITE DE LECTURE NON REPERTORIE DANS BDI (ACLN)
Langue
francais
Auteur
BIECHELER-FRETEL ; FILOU ; PEYTAVIN
Résumé / Abstract
Une enquête effectuée dans le Pas-de-Calais auprès de 714 conducteurs circulant dans ce département a permis de mesurer conjointement les vitesses pratiquées et l'alcoolémie des conducteurs ; l'enquête a été réalisée sur un ensemble de sites de rase campagne bien repartis dans l'espace et dans le temps. Les conducteurs étaient interceptés par les gendarmes ou les policiers en des lieux d'enquête, choisis de telle sorte que la vitesse puisse être mesurée a plusieurs centaines de mètres en amont au moyen d'un radar (de type Mesta 208) placé dans un véhicule banalisé. Au lieu d'interception par les forces de l'ordre, l'alcoolémie était mesurée par un enquêteur de l'INRETS au moyen d'un éthylomètre homologué en France. Il est à souligner qu'aucune autre étude n'avait permis jusqu'à présent, en France, d'étudier la liaison entre vitesse et alcoolémie en situation réelle au moyen de mesures objectives (cinémomètre éthylomètre). Les résultats indiquent que les auteurs d'infractions en matière de vitesse se distinguent des auteurs d'infractions en matière d'alcool : la coexistence de ces deux infractions est rare (2 conducteurs sur 714, soit 0,3%). Toutefois la tendance à conduire en état d'alcoolisation faible ou modérée (entre 0,01 et 0,24mg/l) se manifeste conjointement avec une tendance à enfreindre les limitations de vitesse et à commettre de grands excès. La tendance comportementale ainsi définie concerne 3,8% des conducteurs (27 conducteurs sur 714). Elle constitue enjeu d'insécurité important étant donne l'influence des faibles niveaux d'alcoolémie sur les performances du conducteur. Si les hypothèses suggérées par cette étude devaient être confirmées au moyen d'échantillons plus amples, il serait important de tenir compte de ce phénomène relativement peu étudié, aussi bien dans l'analyse épidémiologique des accidents que dans les solutions préventives à mettre en oeuvre.
Source
RTS : Recherche transports sécurité, num. n44, p3-12 p.
Editeur
Institut National de Recherche sur les Transports et Leur Sécurité - INRETS