Evaluation de l'exposition à la pollution d'origine automobile : comparaison entre les résultats de mesurages et d'un modèle numérique
MONAS ; ALILI ; CALLAIS ; LE MOULLEC ; SACRE ; CHIRON
Type de document
CHAPITRE D'OUVRAGE (CO)
Langue
francais
Auteur
MONAS ; ALILI ; CALLAIS ; LE MOULLEC ; SACRE ; CHIRON
Résumé / Abstract
L'automobile constitue aujourd'hui la principale source de pollution atmosphérique urbaine. Pour étudier les effets sur la santé des polluants liés aux émissions automobiles, les épidémiologistes ont besoin d'un outil leur permettant de bien évaluer l'exposition réelle des individus à cette pollution, de façon à éviter les erreurs de classification. C'est à cette fin que les chercheurs du CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) et de l'INRETS (Institut National de Recherche sur les Transports et leur Sécurité) ont élaboré un indice, l'indice ExTra d'exposition au trafic. Celui-ci évalue l'exposition personnelle des citadins à un a certain nombre de polluants automobiles à partir de l'estimation des concentrations ambiantes devant leurs lieux de séjour et de travail, estimation calculée par un modèle de dispersion des polluants applicable aux rues canyons (OSPM) ou aux environnements ouverts et autoroutes (CALINE 3). Cette étude est une contribution à la validation du modèle OSPM, effectuée à Paris, en prenant 46 comme indicateur les oxydes d'azote (NOx). Elle a porté sur 27 sites exposés à des niveaux à priori contrastés quant à la pollution automobile. Elle repose sur la comparaison des teneurs ambiantes de NOx d'une part, mesurées durant six semaines, à l'aide de capteurs passifs (Ogawa) et, d'autre part, estimées par le modèle qui prend en compte la densité du trafic, les facteurs d'émissions unitaires des véhicules, la topographie des lieux (hauteur des immeubles, largeur de la chaussée et des trottoirs), la météorologie (direction et force des vents) et les niveaux de pollution de fond. Les sites à trafic routier faible, moyen et dense sont caractérisés par un gradient de NOx de 114, 154 et 162 y/ m3 selon les résultats des mesurages tandis que le modèle donne un gradient de 106, 147 et 178 yg/ m3. La confrontation de ces deux séries de valeurs (mesurées et calculées) qui en moyenne, ne diffèrent pas significativement, indique une corrélation hautement significative (r = 0,85, p<0,0001) et un bon coefficient de corrélation intra-classe (p = 0,859). Ces résultats s'avèrent prometteurs quant aux performances de l'indice ExTra dans l'évaluation de l'exposition des sites à la pollution d'origine automobile, puisqu'il a permis de les hiérarchiser correctement. L'utilisation de l'indice ExTra pour classer les citadins selon leur exposition actuelle ou cumulée tour au long de la vie à la pollution automobile, à partir de leurs différents lieux de vie, pourrait donc être envisagée dans les enquêtes épidémiologiques.